L’avenir de la facilitation

Lors de Retours sur la « conférence IAF 2011 à Istanbul » de l’IAF (International Association of Facilitation), 127 facilitateurs de 25 pays différents se sont rencontrés. Qu’ont-ils fait ? Ce qu’ils font faire aux autres le reste du temps, ils se sont remués les méninges.

Atelier l'avenir de la facilitationAu cours de l’un des nombreux ateliers, Aki Koivistoinen et Miira Heiniö de Finlande nous ont invités à réfléchir à ce qui caractérisera la facilitation dans une dizaine d’années. Voici quelques points marquants de notre réflexion :

  • La facilitation contribuera plus encore
    • A rapprocher les différentes générations et les différentes cultures
    • A l’enrichissement intérieur de la personne et à l’expression de ses sentiments
    • Au bien-être de chacun et à celui des groupes dont il fait partie
  • L’intérêt de la facilitation sera renforcé par les recherches scientifiques sur le cerveau et les mécanismes psycho-sociaux
  • La facilitation va se vulgariser et devenir accessible au plus grand nombre ; les compétences en facilitation seront ainsi largement répandues et usuelles
  • Les facilitateurs de métier tendront à se spécialiser, à développer un savoir-faire unique et spécifique
  • Les médiaux sociaux seront utilisés comme une extension naturelle du processus de facilitation

changement etat espritAu-delà du parti pris évident, il y a eu, tout au long de l’atelier, une certaine constante dans le cheminement de la réflexion et une condition sine qua non a clairement été mise en lumière : un changement radical d’état d’esprit.

Frustré par la course au toujours plus, ras le bol des obligations, étouffé par le trop de contrôle, exaspéré par une démocratie de façade, énervé par l’égoïsme ambiant vis-à-vis de l’environnement et l’avenir de l’Homme, écœuré par un monde qui ne tourne plus rond, etc. Certes, à chacun son temps pour en arriver là, mais les évolutions fulgurantes de notre environnement de vie rendent désuet ce que nous pensions adéquat. Les transformations individuelles et collectives sont plus que jamais prégnantes et vitales.

Place à la responsabilisation individuelle, l’autonomie, au respect et à l’écoute de soi et des autres, au libre partage d’information, aux décisions collectives, au leadership partagé, à la primauté du bien commun de sa communauté. Un monde idyllique peuplé de bisounours ? Absolument ! Mais celui-là même, qui prend déjà forme dans les mains de la Génération Y[1], qui défilait en grand nombre dans le collectif des indignés le 15 octobre dernier dans le monde entier. Cette même population qui représentera près de 40% des actifs en France d’ici 2015[2].

Finalement, quelque soit la forme que prendra la facilitation dans les années à venir, elle sera pour les nouvelles générations un moyen nécessaire parmi d’autres pour concrétiser ses ambitions : redonner du sens, reconstruire ensemble et créer pour le bien de tous et de chacun.

Tout est déjà en marche et rien de tout cela ne s’arrêtera ; la facilitation a de beaux jours devant elle.


[1] La génération Y défini toutes les personnes nées entre 1980 et 1999. Elles ont la particularité entre autres d’être nées dans un monde informatisé et connecté. On les appelle aussi la génération Why, Digital Natives ou même Génération Peter Pan.


[2] Estimation basée sur les projections de population active de l’INSEE.