En quoi le fait d’avoir des facilitateurs internes dans une organisation peut permettre d’accompagner le changement ?

Faire partie de la structure permet au facilitateur interne (FI) de développer un lien spécifique avec les équipes, favorisant ainsi trois éléments fondamentaux pour la conduite au changement, à savoir la connaissance du contexte, la présence au quotidien et l’inscription dans le long terme.

Le premier élément, la connaissance du contexte, englobe la culture de l’entité, les enjeux, la stratégie ainsi que les mécanismes internes (processus, organisation, contexte particulier à l’instant T). Elle permet ainsi au FI de contextualiser au mieux la problématique en mêlant les éléments issus des séances de cadrage avec les acteurs, aux données plus informelles récoltées lors de réunions, discussions ou pauses-café. Cette connaissance concerne également la cartographie des acteurs au sein de l’entreprise qui, outre l’identification du « qui fait quoi » permettant de gagner un temps précieux dans la quête d’informations, permet de discerner les facteurs d’adhésion et de résistance au projet proposé. En captant ainsi l’ambiance au quotidien, le FI est ainsi à même d’adapter son approche afin que la démarche de changement soit la plus fluide possible.

Le second élément évoqué est la présence au quotidien du FI dans l’entité. Cette proximité est très importante puisqu’elle va permettre une plus grande anticipation et une meilleure réactivité. L’adaptation de dernière minute d’un déroulé d’atelier pour prendre en compte de nouveaux paramètres ou pour pallier l’absence d’un participant clé sont des situations typiques, pour lesquelles la réactivité est un atout. La proximité du FI au sein de la structure va également autoriser une grande latitude d’intervention, que ce soit dans le cadre de projets à l’ambition plus limitée pour lesquelles la facilitation n’était pas envisagée initialement ou l’animation de réunions de projets (kick-off, rétrospectives) ou encore pour venir en appui à un collègue qui peine à trouver une solution à une problématique. La perception de ces signaux le plus en amont possible permet au FI d’adapter son action en conséquence et donc de gagner en efficience en mettant en place un environnement capacitant pour l’accompagnement.

Le troisième élément est l’inscription de la facilitation dans le long terme indissociable d’une démarche de changement. Généralement, le FI est présent pour accompagner les différents acteurs lors d’ateliers récurrents, pour assister les managers dans leurs démarches de transition ou pour un suivi post-intervention dans les cas où il est nécessaire de maintenir l’attention des équipes sur l’objectif une fois l’atelier de facilitation terminé et que chacun est de nouveau happé par ses activités quotidiennes. Mais le rôle du FI ne se cantonne pas à ces interventions ciblées, puisque par sa présence au quotidien dans l’entreprise il permet, grâce à un réseau de relais internes et de la pédagogie, la diffusion des fondamentaux d’une pratique de travail différente. Cette dernière est fondée sur une plus grande collaboration ainsi que sur le développement de la curiosité, de l’expérimentation et de l’ouverture qui sont des éléments clés dans toute démarche de changement.

Grâce à ces trois composantes, le FI permet ainsi l’instauration d’un environnement propice à l’adaptation de l’entité aux évolutions auxquelles elle doit faire face.