Quand on me demande ce que je fais comme métier, je suis fière d’annoncer que je suis facilitatrice, un métier plus que passionnant, porteur de sens, au service de l’intérêt général.
Je vois alors mon interlocuteur écarquillé ses yeux, Facilitatrice, QUESACO ?
Je lui explique que j’accompagne les dirigeants, leurs équipes, les organisations à développer une culture collaborative, permettant de faire face au monde incertain dans lequel nous sommes.
Très souvent, mes interlocuteurs ne voient pas trop ce que cela revêt et notamment les différences qui existent avec d’autres métiers de l’accompagnement, comme avec par exemple les consultants ou les coachs.
Les différences sont pourtant importantes et se traduisent particulièrement en termes d’intention et de posture.
A chaque fois que j’interviens pour faciliter une réunion CODIR ou d’équipe, un séminaire de construction d’une feuille de route, de redéfinition de la raison d’être, de définition d’une ambition, de cohésion d’équipe…. mon intention est de créer le cadre de confiance qui facilitera les échanges, l’expression de tous les points de vue, l’émergence de questionnements et de solutions nouvelles, la production de plans d’actions opérationnels, la prise de décision … sans prendre parti, sans juger des résultats, en toute neutralité.
Mon rôle est alors de concevoir le processus de dynamique collective, étape par étape, qui permettra aux participants réunis sur un sujet, d’atteindre de façon efficiente leurs objectifs.
Je ne suis pas une experte des sujets sur lesquels j’interviens. Et heureusement, car le fait de connaître parfaitement un sujet, d’être partie prenante sur ce dernier, interdit souvent une pleine neutralité. Cela risque même de constituer un écueil important dans l’accompagnement d’un groupe, car fort de convictions, l’animateur pourrait orienter les échanges et les résultats, ce qui est contraire à l’éthique de notre métier.
Un consultant apportera son expertise, comme le sachant qu’il est sur un domaine spécifique et les recommandations qu’il proposera dans son rapport constitueront alors les solutions à mettre en œuvre. Seulement, nous avons tous constaté, à un moment ou un autre de notre carrière, que ces solutions sont peu souvent appliquées.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les personnes qui doivent les mettre en œuvre ont rarement contribué à leurs élaborations. Au mieux, elles ne se sentent pas engagées sur les objectifs à atteindre, au pire les solutions proposées, qui peuvent être parfaites pour d’autres organisations à première vue similaires, sont incompatibles avec la culture, l’histoire, la situation de leur organisation.
Inclure tous les points de vue, toutes les facettes d’un sujet ou d’une problématique, c ’est toute la puissance de la facilitation et l’art du facilitateur.
Par ailleurs, quand nous faisons appel à un coach, que ce soit pour accompagner un individu ou une équipe en tant qu’entité, c’est pour qu’il aide ces derniers à « grandir », en leur faisant prendre conscience de leurs actes, de leurs comportements et des conséquences que cela induit sur eux-mêmes et sur les autres. Le coach travaillera ainsi avec ses coachés sur leurs relations interpersonnelles.
Le facilitateur quant à lui, sans se focusser sur les relations interpersonnelles au sein du groupe qu’il facilite, aura à cœur de créer un climat apaisant et de mettre en place des séquences « SAS » pour permettre à chacun de contribuer en donnant le meilleur de lui-même.
La force d’un facilitateur ou d’une facilitatrice sera donc de permettre à l’intelligence collective de s’exprimer. Toutes les organisations, quelles qu’elles soient regorgent en leur sein, grâce à l’ensemble de leurs parties prenantes, d’expertises, de compétences, d’intuitions, de visions, qu’il s’agit simplement de faire éclore et de laisser s’exprimer.
C’est la meilleure façon pour qu’un collectif trouve ses propres réponses, en évitant la logique du « copier coller ». Ce qui est bon pour une entreprise, ne l’est pas obligatoirement pour une autre.
Seulement il ne s’agit pas simplement de mettre une dizaine de personnes ou plus ensemble pour que cela se produise, qu’elles collaborent toutes et trouvent collectivement les réponses à leurs questions.
C’est un métier à part entière qui requiert de multiples compétences.
En bref, l’approche de la facilitation permet de recréer des liens et de remettre l’humain au cœur des décisions et des actions.
Facilitatrice, une posture, des savoir-faire, un savoir-être, en conclusion, un magnifique métier.
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